Cet effet de surprise contribua peut-être à notre domination de début de match, grâce à une animation offensive très vive. Mais sur une de leurs premières attaques, un certain Jocelyn (un ancien du Panthéon qui figure dans de vieux comptes rendus), marqua leur premier but. Par la suite, ils prirent plutôt le dessus, et à la mi-temps le score était de 1-0 pour eux.

Le mec qui portait le maillot de Marc eut la bonne idée de renoncer à jouer la deuxième mi-temps. Et pour fêter ça, il ouvrit à la mi-temps les bouteilles de champagne qu’il avait apportées pour l’occasion. On proposa aux adversaires de partager, mais la plupart d’entre eux refusèrent, méfiants. En tout cas, cette pratique, inhabituelle sur un terrain de foot, contribua sans doute à les déstabiliser psychologiquement.

Cela explique en partie notre légère domination de la deuxième mi-temps, concrétisée par un but de Ruy (tir lointain au ras du poteau), puis, après qu’ils eurent marqué une deuxième fois, par un but d’Emmanuel (son premier depuis longtemps), après un festival de Flo dans la surface.

Score final donc 2-2.

A ajouter qu’à deux reprises nous aurions pu obtenir un pénalty. Chaque fois ils ont un peu rechigné à nous l’accorder et nous n’avons pas vraiment insisté. S’agissant d’un match amical c’est plus élégant, et nous avons ainsi travaillé notre image de grand fair play.

Et puis de toute façon, vu ce qu’on en fait, des pénaltys …

Ce compte-rendu doit être complété d’un petit happening extra-sportif : en retournant au vestiaire après la mi-temps, le mec qui portait le maillot de Marc s’est aperçu que la clé n’ouvrait pas la porte. Après discussions avec le gardien du stade, qui était plutôt du genre efficace, il apparaît que nous avons sans doute été victimes d’un échange de clé. Apparemment cela s’est déjà vu : il se trouve qu’en cette saison il y a pas mal de monde qui traîne autour des terrains. Il est donc possible de prendre notre clé (posée à côté du but) assez discrètement, et de la remplacer, sur le porte-clé du vestiaire, par une autre.

La substitution peut être effectuée assez rapidement, notre valeureux gardien (de but mais pas seulement), qui jette de temps en temps un regard sur la clé, n’est donc pas inquiet, et le malfaisant peut dévaliser notre vestiaire bien tranquillement.

Ce mauvais coup a sans doute été mis en échec par le départ prématuré du mec qui portait le maillot de Marc. Et c’est pour ça que je disais plus haut qu’il avait eu « la bonne idée » de renoncer à jouer la deuxième mi-temps. Seul Pierre avait compris autre chose.