C’était la dernière journée du championnat qui se jouait hier.

Nous savions en arrivant sur le terrain que nous étions 3ème et eux 2ème, mais nous ignorions le nombre de points qui nous séparait. C’est en les interrogeant que nous avons compris que la différence n’était que d’un point. Autrement dit, une victoire et c’était la deuxième place.

Nous étions arrivés sereins, mais avec cet enjeu qui nous tombait dessus, la tension montait d’un cran. Même de deux ou trois, en fait. Jouer la deuxième place, ce n’est pas rien pour une équipe qui les années précédentes visait plutôt la 9e ou la 11e place, suivant que la poule comptait 10 ou 12 équipes.

Reconnaissons-le, nos adversaires avaient pris une excellente initiative en convoquant hier un arbitre officiel. Et pour cela il leur sera beaucoup pardonné.

Cet arbitre a dirigé la rencontre avec énormément de maîtrise et d’efficacité. Nous lui devons le déroulement quasiment harmonieux d’un match qui sans lui aurait pu très mal tourner, comme en attestent nos précédentes confrontations.

Nous avons donc livré un match très intense, sérieux, engagé, dans les limites fixées par l’arbitre. Même détermination en face, évidemment. La première mi-temps était assez équilibrée, avec quelques occasions de part et d’autre, et le score de 0-0 à la pause était plutôt logique.

La situation se débloqua vers le milieu de la deuxième mi-temps, sur un corner, grâce à une tête de Selim. On aurait dit du Damien, ce qui veut tout dire. Nous étions alors plutôt dominateurs, et Damien justement eut l’occasion de marquer à son tour d'une belle tête mais le ballon passa de peu à côté.

Le deuxième but arriva également après un corner, toujours par l’intermédiaire de Selim, sur un ballon relâché par le goal adverse. Nos adversaires protestèrent, invoquant une faute sur le gardien, mais l’excellent arbitre ne céda pas. Que serait-il advenu en son absence, nous préférons ne pas l’imaginer.

Ce sont eux qui pressaient ensuite, et ils se montrèrent dangereux à plusieurs reprises, allant même jusqu’à toucher le poteau sur un coup franc. Puis ce fut cette balle dans notre surface sur laquelle notre défense renonça au dégagement de bûcheron pour tenter une relance élégante. Nos adversaires essayèrent d'en profiter et notre Darcheville blanc fut contraint à une intervention que l’arbitre sanctionna d’un pénalty. Sévère mais non pas injustifié.

Notre valeureux gardien eut le mérite de toucher le ballon mais ne put l’empêcher de rentrer. 2 à 1 donc à quelques minutes de la fin.

Comme beaucoup d’équipes dans une telle situation, le Panthéon commença alors à se recroqueviller, et le doute menaçait. Heureusement notre défense renoua avec la tradition du bûcheron pour renvoyer l’équipe vers l’avant. Et c’est sur un de ces contres, après une passe de Zicham, que Pierre, en un ultime effort, marqua ce troisième but qui achevait nos adversaires.

Ceux qui n’ont pas vu Pierre, à genoux, les poings levés au ciel, ne savent pas ce qu’est la joie du buteur.
Ce n’était pas un but, c’était un accomplissement.

Le Panthéon maîtrisa ensuite les toutes dernières minutes du match, jusqu’au coup de sifflet final qui nous propulse donc à la deuxième place du classement.

Je renonce à décrire la folie qui s’empara alors de nous. Certaines images ne peuvent pas être évoquées sur ce site tout public.

Pour ajouter encore à l’événement, signalons la présence parmi nous hier soir de notre Président, Arnaud. C’était la première fois depuis plusieurs années qu’il nous faisait cet honneur, et la conjonction de cette visite unique avec notre Apothéose nous interpelle.

Il a constaté avec effarement que le niveau de jeu avait singulièrement changé depuis l’époque où il jouait « faux ailier droit » et, pris au dépourvu, a annoncé qu’il doublait la prime de match.

Nous attendons avec impatience de savoir de quoi il parlait.