Gardien de but : Olivier (dont la première prise de balle a sonné comme un vibrant hommage à Michel : un arrêt très sûr, un gardien qui se couche bien dans sa surface... et un premier dégagement au pied approximatif), dont le dévouement et la qualité d'ensemble de la prestation méritent d'être loués. Constituerait-il un numéro 1 bis du PFC ?
Défenseurs : Philippe, Christophe, Monsieur Brun, Julien.
Milieux : Selim, Kader, Anis, Hicham.
Attaquants : Karim, Franck et Pierre.

Le score 2-0, au terme de la première demi-heure, traduit davantage une différence de réalisme devant le but qu'un déséquilibre des forces en présence. A signaler tout de même qu'un changement tactique apporté en cours de 1ère période : le recul de Franck au poste de milieu a largement contribué à notre repirse en main. Un premier but heureux de Bourg-la-Reine, un second but en contre (peut-être entaché d'une position de hors-jeu) : l'addition paraît lourde, mais la réduction du score par Hicham, mis sur orbite par Franck, dans un face-à -face avec le gardien nous remet dans de meilleures dispositions. BLR 2-1 PFC : nous regagnons le vestiaire avec le sentiment que l'adversaire est à notre proximité. Pour être complet sur ces 45 premières minutes, on notera également la grande qualité du terrain, un peu plus long et assurément plus large que notre terrain habituel, et un ballon surgonflé, dur comme une pierre. Forts de ce constat partagé, les deux équipes sont donc convenues, au repos, de dégonfler légèrement le ballon pou le rendre pratiquable. Requête acceptée par un arbitre, dont le goût pour l'autorité nous laisse penser qu'il est passé à côté d'une belle carrière militaire.

L'arbitre a donc dégonflé le ballon à la mi-temps, sans doute plus que de raison, ce qui fit dire à plusieurs joueurs à la reprise, dans un français, dont le registre de langue eût probablement gagné à être plus soutenu : "p***, il est complètement dégonflé". Ce constat simple et sans ambiguïté a provoqué l'ire de l'arbitre, le plus excité des hommes sur la pelouse, qui s'est fendu d'une magnifique antanaclase : "Le ballon est pas assez gonflé ? C'est vous qui me gonflez !" Le gradus des procédés littéraires définit l'antanaclase comme la répétition d'un mot en le prenant dans un sens différent. La plus célèbre des antanaclases nous vient directement de Pascal : "Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas."

Las ! Loin d'approcher la profondeur des pensées pascaliennes, l'arbitre s'est montré d'une intransigeance et d'une absence de "toucher de balle" des plus prononcées. Force est pourtant de reconnaître que ses menaces, à l'égard des joueurs ayant le verbe haut, ont manifestement fini par porter : les 22 acteurs de la rencontre, disputée dans un excellent état d'esprit, sont restés très calmes tout au long du match. La seconde mi-temps est un remake de Fort-Alamo : nous avons la possession de balle, nous récupérons tous les ballons au milieu (un grand bravo à Anis pour son activité incessante), nous ne sommes pas inquiétés derrière : les jaillissements de Christophe, les relances de Monsieur Brun, les interventions propres de Julien et les tacles de Philippe sont autant de paravents à leurs rares velléités offensives.

Au milieu, l'impact physique de Selim et Kader, la récupération d'Anis, la technique de Franck et les dribbles chaloupés d'Hicham nous permettent de monopoliser le ballon. En revanche, nous pêchons dans la finition, en dépit des bons appels de Karim et de votre supporter marseillais préféré. Nous avons campé dans leur moitié de terrain pendant près de 45 minutes, sans que nos occasions, nos corners et nos coups francs ne donnent des résultats probants. Et comme c'est souvent le cas au plus haut niveau, nous nous sommes faits prendre en contre à la 85ème minute. Score final : un 3-1 très flatteur pour Bourg-la-Reine.

La bonne surprise de fin de match est, en fait, venue des vestiaires : propres, spacieux, avec des douches à température réglable. En 3 ans de Panthéon, je n'ai jamais vu cela ! L'arbitre, qui s'occupe également de la constitution des poules du championnat, m'a demandé si nous souhaitions être dans la même poule que Bourg-la-Reine, l'année prochaine. Compte tenu de leur état d'esprit exemplaire et de l'intérêt du match, il me semblait difficile de répondre par la négative. L'arbitre, satisfait de ma réponse, s'est alors lancé dans un grand monologue, dithyrambique à l'égard du PFC, louant sa "qualité technique", son "remarquable fair-play" et prenant bien soin de préciser que nous "n'étions pas à notre place en queue de classement". Le genre d'apophtegme qui nous la coupe, un soir de coupe !