Nous rencontrions l’équipe de Journaux Officiels. Ils sont bon derniers du championnat mais ils doivent en partie cette place à un effectif souvent insuffisant. Ils étaient au complet lundi dernier pour fournir une prestation sans rapport avec ce classement peu flatteur. Et nous avons été nettement dominés pendant la première mi-temps. Ils étaient physiques, très présents en attaque, et notre organisation laissait gravement à désirer. C’est donc plutôt logiquement que nous étions menés 1 – 0 à la pause.

Les discussions pour essayer de corriger les problèmes avaient commencé, comme d’habitude, pendant la première mi-temps sur le terrain. Mais il est toujours difficile de discuter efficacement entre partenaires quand le ballon peut à tout moment venir perturber les échanges. Heureusement, la pause permet d’éliminer cette source de perturbation, avec l’avantage supplémentaire que tout le monde peut se regrouper pour participer sans que ça ne laisse trop de boulevards pour l’adversaire.

Meilleure organisation donc en deuxième mi-temps. Ils continuaient à mettre la pression sur notre défense, mais petit à petit nous avons relevé la tête et nous avons commencé à nous montrer dangereux. Et c’est alors que Clint prit les choses en main. Il voyait bien que sans lui nous n’y arriverions pas, il se décida donc à marquer lui-même le but qui devait tout changer. Suite à une phase de jeu difficile à décrire sans support 3D, il s’est retrouvé face au but, à trois mètres de la ligne, avec le ballon dans les pieds. Il n’a pas hésité à taper dedans pour le faire rouler jusque dans les filets (je résume ainsi la description de l’action faite par Anis, qui est resté sobre sur la prouesse technique de son camarade colombien).

Cette égalisation nous fit reprendre espoir mais nos adversaires ne lâchaient pas le morceau. Nous avions plutôt le dessus sans toutefois arriver à prendre l’avantage. Kader fit alors mine de marquer une deuxième fois, d’une balle de la tête volontairement propulsée juste à côté du but. Son message était clair : il voulait nous montrer que si nous n’arrivions pas à faire le boulot nous-mêmes il pourrait bien s’en charger mais qu’il serait tout de même temps pour nous de prendre les choses en main comme des grands. Sous entendu, je ne vais quand même pas tout faire dans cette équipe. Message reçu par Mohamed, qui reprit victorieusement un centre au premier poteau pour marquer notre deuxième but. Message reçu aussi par Olivier, qui faillit marquer de la tête, malheureusement la barre transversale en décida autrement.

En définitive une victoire bien méritée, et que nous sommes allés chercher avec courage et détermination.

Au-delà de ce récit un peu factuel, on peut entrer dans les supputations pour s’interroger sur le déroulement des événements. L’enchaînement des faits qui a permis à Kader de nous sauver la mise n’est-il pas un peu trop parfait ? N’y aurait-il pas eu quelque manigance pour en arriver à cette situation délicate dont seul Clint aurait pu nous tirer ? Et pour le dire plus directement, était-il vraiment naturel que nous soyons menés 1 à 0 ?

Je l’ai dit, ils avaient dominé la première mi-temps, mais leur but n’a pas été marqué de manière tout à fait anodine. Disons le sans détour, ce fut une sorte de petite bourde de notre valeureux gardien. Certes ce n’est pas la première fois qu’il exprime quelque imperfection, mais sa prestation sur le reste du match montre qu’il était dans un bon jour. Pour ne pas dire plus. Et on peut s’interroger sur un bilan où cohabitent le meilleur et le pire. La réponse à cette interrogation n’est elle pas dans la volonté de notre gardien de laisser l’adversaire marquer, et de mettre délibérément l’équipe en danger afin que Kader Clint puisse jouer son rôle de sauveur suprême ?

Je pose la question.