(les citations de la version originale d’André Maurois figurent en italiques)


Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux perdre un match après avoir mené
Deux-un à la mi-temps grâce à deux buts d’Hicham
Avec engagement et défense acharnés,
Sans t’énerver, sans faire un drame ;

Si tu peux consulter les résultats du soir
Y voir notre défaite, concédée trois à deux
Alors que nous pouvions espérer la victoire
Sans te sentir trop malheureux ;

Si tu peux supporter d’entendre les paroles
Agressives et stupides d’un misérable sot
Eructant son mépris de son poste de goal
Sans répondre même d’un mot ;

Si tu peux accepter d’entendre notre arbitre
Accorder un coup franc pour faute imaginaire
Pour des simulations justes dignes d’un pitre
Sans pour autant perdre tes nerfs :

Si tu peux rencontrer triomphe et puis défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;

Alors le foot loisir, la chance et la victoire
Te seront tout soumis pour chaque lundi soir
Et, ce qui vaut bien mieux que le foot et la gloire
Tu seras un homme mon frère

Mais si tu ne peux pas appliquer ces principes
Carton jaune, exclusion, seront inévitables
Et ce qui avant tout sera impardonnable
Tu feras perdre ton équipe

Si ton comportement nous fait jouer à dix
Il faudra que notre comité réagisse
Il se réunira et te sanctionnera
Du Panthéon tu sortiras