Les premiers contacts, établis avant le match, furent courtois. Apparemment nos amis ont la même expérience que nous de l'homme parfois en jaune parfois en orange fluo, et on pouvait penser que ce dernier jouerait le rôle d'élément fédérateur négatif, suscitant en quelque sorte une sorte de pacte de non agression entre les deux équipes, face au danger que représentait pour tous son comportement erratique.

Fort de cette ambiance présumée cordiale, notre valeureux gardien réagit ainsi placidement à ce qui apparaît rétroactivement comme un comportrement au moins étrange d'un de leurs attaquants, dont la duplicité fut mise en évidence au cours de la rencontre.

Pour résumer l'action, qui se situe au tout début du match : sur une balle en profondeur, Sélim exécute la traditionnelle figure de style de la passe au gardien de la tête. Depuis quelques semaines, il ne se passe pas un match sans qu'un défenseur accomplisse un tel geste, et provoque ainsi dans notre surface une situation inattendue, éventuellement dangereuse, mais toujours spectaculaire. La semaine dernière elle avait donné l'occasion à notre valeureux gardien d'effectuer un joli plongeon salvateur (sans me vanter), le sommet ayant été atteint au cours d'un match précédent, avec un total de trois réalisations, de la part de trois joueurs différents.

Cette fois-ci Sélim décide de saisir la première occasion pour sacrifier à la tradition. Le coup n'est qu'à moitié réussi car la situation n'est pas réellement dangereuse : notre valeureux gardien contrôle le ballon en le dirigeant à l'opposé du joueur adverse, puis se couche pour le capter. Je dis bien qu'il se couche, et non pas qu'il plonge, pour exprimer que le geste est effectué sans brusquerie, l'action étant à peu près sans danger. Au moment de se coucher, il entend, dans son dos, l'attaquant adverse crier "Attention !", et, une fois à terre, ce joueur lui tombe sur les mollets. Ce qui fait plutôt mal. Le joueur se relève avec un geste d'apparente sollicitude, et en précisant "Je t'ai prévenu hein ? Tu as coupé ma trajectoire.", comme si ces précisions constituaient une excuse. Alors qu'à la réflexion elles ne constituent même pas une explication. Ce garçon montrera plus tard (à notre détriment) une certaine habileté avec ses pieds, comment croire qu'il ait pu anticiper le mouvement du gardien à terre au point de le prévenir verbalement, mais sans toutefois pouvoir adapter sa trajectoire pour l'éviter ?

Rétrospectivement tout cela est absurde, et ce mec est donc bien un @$#!§, mais croyant encore au fair-play de tous, notre valeureux gardien se laissa alors abuser par le geste amical. Et d'ailleurs c'est tant mieux, on ne sait pas comment l'arbitre aurait pu réagir à une réaction plus vive.

On releva quelques gestes délibérément agressifs ensuite, mais plutôt moins qu'au match aller me semble-t-il. Les vraies nuisances se situèrent plus tard, avec une série d'actes d'antijeu accumulés vers la fin du match, alors qu'ils menaient 2 buts à 1. Car ils menaient 2 buts à 1, mais nous y reviendrons plus tard.

Ces actes d'antijeu font partie de ces petits gestes de la vie, mesquins et dérisoires mais délibérément désagréables, qui finissent par rendre l'ambiance malsaine et délétère. Cela commença par les remises en jeu, sur lesquelles il nous fallait quasiment aller cherche le ballon pour qu'ils consentent à le jouer. Puis ce fut la blessure d'un de leurs joueurs. Ceux qui voulaient sans tarder l'aider à se relever furent vite repris par les plus malins, qui imposèrent d'abord quelques minutes de retenue, avant qu'ils ne se décident à le porter, à 8. Ils en profitèrent pour lui faire faire un bout de chemin autour du terrain, sans doute histoire de le consoler.

Puis intervint la malencontreuse extinction d'une partie des lumières par notre bien aimé gardien du stade. Je ne dirai pas ici si l'on y voyait bien ou mal, la seule chose qui compte étant la décision de l'arbitre. Ils firent tout pour qu'il ne la prenne pas, puis tardèrent à l'appliquer une fois qu'il eut décidé que le match devait continuer. Cet incident intervenant après la blessure de leur joueur, on peut dire que le ballon ne fut en jeu que deux ou trois minutes dans le dernier quart d'heure. Ce qui est bien dommage vu que nous leur mettions la pression, et que nous n'étions pas loin d'égaliser.

Mais revenons justement au déroulement du match. Le début fut nettement à notre avantage, avec plusieurs occasions nettes dans les premières minutes. Occasions non concrétisées, et c'est eux qui ouvraient la marque, sur une de leurs rares incursions dans notre surface. But entâché d'un hors jeu très net selon l'arbitre assistant, Laurent. Il alla expliquer à l'homme en orange fluo qu'il avait bien levé son drapeau, et que c'est le buteur qui était hors jeu. Les explications reçues en retour manquaient de clarté, mais la décision était nette : notre valeureux juge de touche était désavoué. 1-0 donc pour eux à la mi-temps.

Ils aggravèrent le score dès le début de la deuxième période, sur un coup franc direct excentré. Et très nettement injustifié aussi. La balle passait au-dessus du mur pour arriver dans le soupirail comme dit Jean-Michel Larqué, au pied du premier poteau. Très beau tir, pas grand chose à dire, si ce n'est qu'un gardien plus valeureux aurait peut-être fait mieux, mais ne lançons pas le débat ici.

Nous avons plutôt dominé le reste de la deuxième mi-temps, et c'est fort logiquement que Damien réduisait le score, bien lancé par Hicham, et avec beaucoup de sang froid face au gardien. Nous leur avons mis une très forte pression ensuite, et leurs défenseurs ne pouvaient souvent que difficilement se dégager. Puis Maxence trouva le poteau, et Damien ne put pas concrétiser l'occasion qui suivit, du fait d'un remarquable plongeon de leur gardien. C'est dans ces minutes de forte domination de notre part qu'intervint leur comportement pénible, dont on comprend qu'il en ait énervé plusieurs.

Bilan, une nouvelle défaite, et donc pour l'instant une année 2010 marquée par 7 matchs et autant de défaites. Sachons surmonter cette période difficile, et faire preuve de la force morale qui nous permet de garder notre bonne humeur face à ces aléas sportifs d'une importance relative.